Texte 1 : Cours de cuisine à domicile
Caroline, lectrice du journal des femmes et passionnée de gastronomie, s’est vue offrir un cours de cuisine à domicile par son mari. Elle revient avec nous sur sa soirée, aux petits oignons.
"Je m'appelle Caroline, j'ai 43 ans, trois enfants et je travaille beaucoup, comme beaucoup de mamans! J'adore cuisiner et recevoir des amis à la maison, mais très souvent, trop souvent le manque de temps l'emporte et nous nous retrouvons au restaurant. Grâce à mon mari, j'ai finalement trouvé une solution plus conviviale, moins chère, qui nous permet de rester avec nos enfants à la maison, tout en optimisant mon temps et en me permettant de me dédier à la cuisine. Pour mon anniversaire il m'a offert une formation en cuisine avec courses comprises. Le samedi après-midi vers 17 heures, le formateur sonne à la porte, il arrive avec tous les ingrédients de mes recettes préférées ! Sans perdre de temps et vite reprise d'une telle surprise, nous allons à la cuisine et déballons les sacs. Un super carnet de recette nous indique toutes les étapes à suivre pour préparer le repas vite et bien. Le coaching a été très convivial... ce fut vraiment comme cuisiner avec une amie, sauf que l'amie me donnait plein de conseils pour couper les légumes, assaisonner au bon moment, avoir la bonne cuisson, dresser les assiettes. Nous avons commencé par une mise-en-bouche : un Cappuccino de potimarron, avec toutes les astuces du coach pour couper le potimarron et les oignons comme un chef, plus les conseils pour réussir sa chantilly salée. En entrée, nous avons préparé une salade de lentilles au saumon, façon crumble, ce sont des goûts qui se marient très bien et qui sont agréablement surprenant. Après la salade, nous nous sommes lancés dans la préparation d'un Parmentier de cabillaud au pesto rouge, avec une cuisson parfaite, cela fait toute la différence quand on cuisine du poisson. Pour le Gratin de fruits du dessert, là encore le dressage et la présentation ont fait la différence. J'insiste sur ce dernier point, en fait il y a toujours quelque chose à apprendre avec un chef chez soi... On peut être bons cuisiniers mais nuls en dressage et présentation des plats, ou au contraire pas très bons cuisiniers et très créatifs en terme de présentation, mais voilà avec un coach en cuisine, on est comme des pros !"
Source : Le journal des femmes, 2011
Texte 2 : Du vélo dans la
ville !
La Ville de Montréal étend
les cyclovias, les fermetures de rue ponctuelles à
la circulation automobile, afin de faire la promotion des
transports actifs. Deux artères seront interdites aux voitures
cet été à dix reprises tandis que la mairesse Valérie Plante souhaite
convaincre davantage d'arrondissements d'embarquer en 2019.
Cet été, la voie
Camillien-Houde sera interdite à la circulation automobile six dimanches matin
et le boulevard Monk, dans le Sud-Ouest, à quatre occasions. Interdites aux
voitures sur des tronçons de 3 à 5 km, ces rues seront
animées pour encourager les citoyens à les emprunter. Pour ce
faire, la Ville de Montréal fera passer le financement des cyclovias de
33 000 $ en 2017 à 70 000 $ en 2018. En 2019, Montréal compte
étendre davantage encore les cyclovias pour permettre à tous
les arrondissements d'en organiser. «Ce n'est pas nous qui
allons l'imposer, mais on veut que les arrondissements voient le potentiel», a
résumé Valérie Plante. Le premier cyclovia à Montréal a été organisé en
2013 dans le Sud-Ouest. L'instigateur, le conseiller municipal Alain
Vaillancourt, dit avoir été inspiré par la ville de Bogota en Colombie, où l'on
ferme à l'occasion des rues sur des sections de 3 à 5 km pour promouvoir les
transports actifs, que ce soit le vélo ou la marche. «Il ne faut
pas voir cela comme une fermeture de rue, mais bien comme une ouverture aux
autres modes de transport», dit l'élu.
Source : La Presse,
2018
Texte 3 : un restaurant dans le noir
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des fameux restaurants Dans le Noir ? entre
amis, d’organiser un esprit d'équipe entre collègues, de participer à un de nos
ateliers sensoriels ou à une des activités dans un de nos Espaces Sensoriels Dans le Noir ?, vous serez accompagnés et
servis dans l’obscurité absolue par un guide inattendu. Les
équipes de Dans le Noir ? sont implantées dans 8 pays et 11 villes.
Ses restaurants insolites, ses espaces sensoriels uniques, vous accueillent
pour des expériences originales et conviviales pleines de sens.
Source : danslenoir.com
Texte 4 :
Voyager en dormant sur un canapé
Eva, une
couchsurfeuse autour du monde :« J’ai commencé l’échange d’hospitalité par
le biais du site Hospitality Club, en Europe de l’Est. Depuis, je n’ai jamais
arrêté ! Cela permet de ne pas voyager un guide entre les mains et de s’immerger dans
la vie des gens. À Prague, je logeais chez une fille, en banlieue.
C’est finalement dans son quartier que j’ai commencé mon
projet de photo. Le couchsurfing m’a permis tant de choses ! À Berlin,
j’ai squatté dans une grande colocation, on changeait de chambre
tous les soirs. L’expérience qui m’a le plus marquée, c’était dans une colonie
israélienne en Palestine. Ce sont des lieux complètement fermés, et pourtant
une famille m’a reçue. C’était des gens adorables et cette rencontre a nuancé
mon opinion sur la politique israélienne. Dans chaque pays, j’ai été
accueillie différemment. Au Canada, on m’a souvent prêté la
voiture de la famille, donné des clés… Je n’ai jamais été aussi bien accueillie ! Souvent,
je remercie ceux qui me logent en
cuisinant, je prépare des gâteaux par exemple. Je n’ai eu que des bonnes
expériences, sauf une, en Russie, chez quelqu’un qui vivait vraiment
dans la saleté… Je pense que le couchsurfing m’a aussi aidée à vaincre ma
timidité, à m’ouvrir aux autres. Ça fait vraiment du bien.
Source :
routard.com
Texte 5 : balades en gyropodes
Presque
oublié depuis sa création, le Segway connaît une soudaine popularité grâce
au prix élevé de l'essence. Notre journaliste a testé un
de ces appareils durant une semaine
afin de
voir s'il peut être utile dans la vie de tous les jours.
Les têtes
qui se tournent. Les regards interrogateurs. Les sourires. Perché sur son
Segway, on se sent à la fois pionnier, en avance sur son temps, libre de ses
mouvements et un peu... ridicule. Ainsi a dû se sentir le premier automobiliste.Ce
véhicule électrique à deux roues a beau avoir vu le jour il y a sept ans, il
attire en effet la curiosité comme s'il était tout neuf. Normal : je suis le
seul à me promener en Segway à Montréal, le bidule étant tout
simplement interdit parce que inclassable. Le Segway ne s'apparente ni à
un vélo, ni à un scooter, ni à une planche
à roulettes, pas plus qu'à des patins, à une trottinette ou
à un fauteuil roulant. L'objet ressemble plutôt à un diable, comme
ceux qu'utilisent les déménageurs, auquel on aurait ajouté d'énormes roues
propulsées par un moteur électrique.On y dépose un pied, puis l'autre. Et
on avance. C'est tout. Le Segway est au transport ce que
le iPod est à la musique : un objet d'une simplicité inouïe pour lequel tout
manuel d'instruction est superflu. Dix secondes sont nécessaires pour s'acclimater
à la bête. Puis on avance, on recule, on tourne, avec un naturel
déconcertant.
Facile
d'utilisation, certes. Mais pratique ? Révolutionnaire ? Voilà la question.
Imaginé et
fabriqué par des Américains, il est parfaitement adapté aux larges rues, aux
quartiers quasi déserts ainsi qu'aux maisons dotées d'un garage. Pas
surprenant, d'ailleurs, qu'il soit toléré à Longueuil mais qu'il soit
strictement interdit dans l'île de Montréal
Durant une
semaine, se promener sur les pistes cyclables et dans les rues de la Rive-Sud
n'a posé aucun problème.
Puis j'ai
fait quotidiennement le trajet entre Saint-Lambert et le Vieux-Montréal. Huit
kilomètres, par la piste cyclable qui passe par le pont Victoria, le parc
Jean-Drapeau et le pont de la Concorde. En 30 minutes, le tout était bouclé,
sans une goutte de sueur.
Il a aussi
été possible d'emprunter la piste cyclable du pont
Jacques-Cartier, où tout s'est bien passé malgré une difficile
approche causée par la configuration de la bretelle d'accès.
Une fois à
Montréal, la balade se corse, car il faut zigzaguer entre les
autos même si on est deux fois plus large qu'un cycliste, éviter les trottoirs pour
la même raison, se faufiler dans des rues souvent trop
étroites pour un usager supplémentaire, anticiper l'ouverture des portières et
éviter les attroupements.
Un Segway
pèse près de 48 kg. Sur l'avenue du Mont-Royal, on ne peut donc pas le soulever
pour le déposer sur le trottoir. Il est hors de question, également, de monter
le bolide dans un appartement du Plateau situé à l'étage. Et tout accident avec
un piéton peut s'avérer un brin dramatique.
Le bolide en
six questions
Q: Le
Segway est-il facile à utiliser?
R: Oui,
très facile.
Q: Comment
fonctionne le Segway?
R: «Grâce
à ses microprocesseurs, le Segway analyse en permanence sa conduite.
Cinq gyroscopes et deux capteurs travaillent
ensemble pour déterminer la position du Segway par rapport à son centre de
gravité. Les ordinateurs analysent leurs mesures et compensent en
temps réel les irrégularités du sol»,
Q: Peut-on tomber?
R: Oui,
mais seulement si on l'utilise de manière agressive ou sans en connaître le
fonctionnement. Le président George W. Bush est d'ailleurs tombé en montant sur
un Segway.
Q: Le
Segway pollue-t-il?
R: Non,
à condition que l'électricité qui l'alimente ne vienne pas de source polluante,
comme au Québec.
Q: Comment recharge-t-on
un Segway?
R: En
le branchant tout simplement dans une prise de courant.
Q: Peut-on
mettre un Segway dans une auto?
R: Dans
une grosse auto, oui. Mais il faut s'y prendre à deux vu son poids.
Source : La
Presse, 2008
Texte 6 : Louer une voiture à un particulier
Turo, c’est un peu comme si Uber et AirBnb avaient eu un bébé.
L’application née en
Californie il y a cinq ans permet de louer sa voiture à qui on veut. Un autre
exemple de ce que peut faire l’économie du partage maintenant en pleine
croissance au Québec.
Si votre voisin
apparaît soudainement en Tesla ou en décapotable le temps d’impressionner des
investisseurs ou une future conquête, c’est peut-être l’explication.
Turo, qui
contrairement aux systèmes de location traditionnels permet de savoir
exactement quel véhicule on loue – modèle, couleur, année,
équipement, etc. –, est si populaire depuis son arrivée ici il y a trois
mois que la compagnie d’assurance La Capitale, troisième acteur dans la province,
constamment interrogée par ses clients désireux d’embarquer dans le projet, a
décidé de leur donner le feu vert, a appris La Presse. Jusqu’à
présent, seuls les clients de Belairdirect et d’Intact, l’assureur commercial
de la société Turo au Canada, avaient accès au site de location pour proposer
leurs véhicules. Maintenant, ceux de La Capitale, qui représentent
10 % du marché, pourront le faire aussi. L’annonce en sera faite
aujourd’hui.
Et selon François
Dumas, vice-président de La Capitale assurances générales, ce n’est qu’une
question de temps avant que les autres acteurs, dont Desjardins, participent
eux aussi. « Ça ne coûte rien, et les clients le réclament. On fait
ça pour les accommoder. La demande est là. »
Fondée à San Francisco
par Shelby Clark, diplômé de l’école de gestion de Harvard et entrepreneur en
série, la société est aujourd’hui présidée par André Haddad, un ancien d’eBay
d’origine française, passionné de voitures, qui met en location ses propres
véhicules, une Tesla et une Porsche – pour ceux que ça intéresserait
dans la région de San Francisco…
Turo est donc une
autre application dite de l’économie du partage, qui permet déjà de louer son
appartement, ses outils, son jardin, de devenir chauffeur… Vous avez besoin
d’aide pour faire les paiements mensuels sur votre Audi ou vous partez en
voyage et vous ne vous servirez pas de votre fourgonnette pendant quelque temps ?
Hop, vous rendez le véhicule disponible. Et comme c’est le cas pour toutes ces
applications, l’efficacité et la fiabilité du système reposent sur l’évaluation
mutuelle des clients qui offrent le produit et de ceux qui en bénéficient. Les
utilisateurs ont un score. Et s’ils tombent sous un certain niveau, ils doivent
quitter le site.
En outre, Turo aide
les locateurs à demander le bon prix, s’ils le veulent, grâce à des logiciels
qui suivent le marché et calculent avec précision le montant où coïncident parfaitement
l’offre et la demande selon le jour de la semaine et le temps de l’année, parce
que cela change avec les vacances, évidemment. En général, dit Cédric Mathieu,
directeur de Turo Canada, joint à Toronto, le prix est de 30 % inférieur à
celui des entreprises de location traditionnelles. Ça peut aller de 20 $
par jour pour une Smart à 250 $ par jour pour une Tesla.
L’entreprise prend
25 % de commission et, en échange, elle fournit la couverture d’assurance
pour la durée de la location.
Au Canada, c’est
Intact, qui chapeaute Belairdirect, qui a accepté de prendre ce contrat nouveau
genre puisqu’on couvre de façon commerciale et ponctuelle, donc précisément
durant la location, des véhicules privés. Évidemment, les assurés de Belair et
d’Intact, 30 % du marché québécois, peuvent aisément mettre leurs
véhicules en location.
L’application a été
lancée en avril au Canada, et l’entreprise est ravie de l’enthousiasme des
Canadiens en général et des Québécois en particulier. « Aux États-Unis,
cela nous a pris quatre fois plus de temps pour arriver au même niveau de
revenu », affirme M. Mathieu, de Turo Canada. La société ne veut pas
donner de chiffres précis sur le nombre d’abonnés et de voitures offertes, mais
parle de « plusieurs milliers de jours de location déjà effectués depuis
avril ».
En outre, on sait
maintenant qu’il y a des voitures inscrites sur l’application dans
90 villes canadiennes, en Alberta, en Ontario et au Québec, et que la
croissance des transactions est de plus de 30 % par semaine.
En gros, dit
M. Mathieu, « au Canada, tous les signaux sont verts. On grossit
très vite, et la moitié des affaires se font au Québec ».
La société, elle, est
en croissance générale de 300 % par année, au Canada et aux États-Unis,
depuis quatre ans.
Selon André Haddad,
rencontré récemment à San Francisco, le revenu moyen d’un locateur sur Turo est
de 540 $ net par mois – du revenu imposable, évidemment –,
de quoi, par exemple, aider à financer un véhicule d’un niveau supérieur à ce
qu’on aurait envisagé autrement.
En outre, dit-il, le
parc automobile mondial – un milliard de voitures actuellement, deux
milliards en 2045 – n’est pas utilisé de façon optimale. Pour une
bonne proportion de propriétaires, c’est du capital sous-utilisé qui prend de l’espace.
Une voiture souvent garée sur un terrain qui pourrait être louée à d’autres ou
tout simplement pas louée – tout dépend si on est propriétaire ou
pas – ne semble pas, effectivement, une façon bien rationnelle
de maximiser l’impact d’une telle dépense.
« Une des idées, explique M. Haddad, c’est d’apporter une nouvelle
forme de productivité dans la vie de ménages pour qui c’est un poste de frais
important. »
Une petite journée en
Porsche avec ça ?
Texte 7 Les jardins partagés
Au
moins quatre nouveaux jardins communautaires à Québec seront construits ce printemps.
La construction du
jardin communautaire D’Estimauville débutera cet automne, en même temps que
celle d’au moins trois autres jardins, qui verront le jour un an plus tard que
prévu. Les quatre projets, qui porteront à 33 le nombre de jardins
communautaires et collectifs à Québec, seront tous complétés au printemps
prochain, indique la Ville.
L’aménagement d’au moins trois autres
jardins communautaires débutera aussi cet automne. Il s’agit des jardins de la
Comtoise, dans l’arrondissement des Rivières (100 lots), du domaine Maizerets,
dans Limoilou (84 lots) et de la Cité Verte, sur le chemin Sainte-Foy (36
lots).
«Pour ce qui est des jardins du domaine
Maizerets, de la Comtoise et de la Cité Verte, les premiers concepts ont été
révisés et peaufinés pour respecter le budget alloué», précise un porte-parole
de la Ville, David O’Brien, pour expliquer le retard.
En mars 2018, le maire de Québec, Régis
Labeaume, avait dit vouloir que le jardin du domaine Maizerets serve de
«vitrine» afin que les citoyens puissent s’en inspirer pour proposer des
projets. Il disait également souhaiter que les jardins communautaires
deviennent «des espaces collectifs animés qui aideront à briser
l’isolement».
Il y a actuellement 29 jardins
communautaires et collectifs sur le territoire de la ville de Québec. «La Ville
prévoit poursuivre la construction de nouveaux jardins, tout comme elle
continue de développer de nouvelles formules pour augmenter le nombre de
citoyens desservis par un jardin», indique David O’Brien.
Les jardins communautaires sont populaires.
Seulement dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou, pas moins de 3675
personnes étaient en attente d’un lot à cultiver en date du 28 août dernier,
précise le porte-parole de la Ville de Québec. Un lot coûte par été entre 20$
et 30$, voire 35$ ou 40$, selon la grandeur du lot.
La popularité des jardins communautaires
«s’inscrit dans un engouement plus général pour l’alimentation de proximité,
l’agriculture , les villes à échelle humaine».
«Les gens ont envie de se réapproprier une
partie de leur alimentation et de reprendre contact avec la nature», analyse la
porte-parole de l’organisme, Marie-Hélène Dubé.
Mme Dubé croit également que la montée en
popularité d’émissions comme «Les Fermiers», qui mettent de l’avant
l’agriculture biodiversifiée, «donne envie à celles et ceux qui l’écoutent de
mettre les mains à la terre et d’essayer par eux-mêmes de faire pousser des
légumes».
Selon elle, la quantité actuelle de lots
dans les jardins communautaires et collectifs «ne répond pas à cette forte
demande».
Source : Le Soleil
Texte 8 Tourisme solidaire
Il n'y a
pas que les étudiants qui partent faire de l'aide humanitaire à
l'étranger. De plus en plus d'adultes optent pour un voyage solidaire au lieu
de se rendre dans des destinations soleil. Ils font affaire avec une
agence de voyages spécialisée et non une ONG. Notre journaliste
Émilie Côté a passé trois semaines à Addis-Abeba, la capitale de l'Éthiopie.
Elle a vécu dans une famille et fait du bénévolat dans un
orphelinat. Récit d'un voyage différent. Et inoubliable.
L'Afrique.
Bien des gens rêvent d'y aller, mais ne savent pas comment l'apprivoiser.
Surtout si ce sont les rencontres authentiques qui les attirent plutôt que
les safaris organisés.
Quand
j'ai décidé de faire un voyage «solidaire», j'ai tout de suite pensé que
c'était le meilleur moyen de découvrir enfin l'Afrique. Quelques clics plus
tard, j'ai atterri sur le site d'un des nombreux organismes et agences de
voyages solidaires.
Les possibilités
sont multiples: cours d'anglais en Inde ou en Argentine, projet environnemental au
Pérou ou au Vietnam, stage en journalisme au Sri Lanka ou en Roumanie, soins
infirmiers au Népal ou aux îles Fiji. Sans compter les ateliers de sport en
Jamaïque ou en Mongolie.
La durée
des séjours proposés varie de deux semaines à plusieurs mois. Pour deux
semaines, il faut prévoir environ 2000$, mais seulement 4000$ pour trois mois,
en plus du coût du billet d'avion.
Pour
l'Afrique, l'agence ne manquait pas de propositions: Maroc, Tanzanie, Ghana,
etc. Mon choix s'est arrêté sur du bénévolat dans un orphelinat d'Addis-Abeba,
la capitale de l'Éthiopie qui est nichée au milieu des montagnes, à 2400 m
d'altitude.
En
quelques minutes à peine, je me suis inscrite par courriel. Le
lendemain, la responsable de mon dossier entrait en contact avec moi.
L'agence
s'est chargé de tout, des billets d'avion à mon hébergement.
J'ai pu voir comment s'organisait mon voyage en accédant à mon
profil chaque jour sur le site de l'organisme. Toutes les informations dont
j'avais besoin étaient là: le plan de vols, des informations de base sur
l'Éthiopie, des conseils pour préparer mon voyage, les vaccins à
recevoir, les directives pour obtenir mon visa à
Ottawa, etc.
J'ai
aussi pu faire connaissance avec ma famille d'accueil: Aster,
la mère, son mari Molla, un ingénieur géologue, et leurs trois enfants:
Gebriel, 11 ans, et ses deux petites soeurs, Dagmawit, 9 ans, et Tamir, 4 ans.
Avant de
partir, les «volontaires» (c'est ainsi qu'on nous appelle) reçoivent même des
précisions sur le quartier de leur famille d'accueil, sur la disposition de
leur chambre et sur les plats qu'ils sont le plus susceptibles de
goûter.
Le 25
avril 2010, j'ai atterri à Addis-Abeba un peu après minuit, après des
correspondances à Amsterdam et Nairobi.
Le
lendemain, c'était déjà le début de notre bénévolat à l'orphelinat. Nous avons
fait la rencontre des enfants, appris à changer leurs couches à la façon
éthiopienne, joué avec eux. Heureusement que le directeur, Fitsum, et que
l'infirmière en chef, Metasabia, maîtrisaient l'anglais.
Chaque
jour, il y a du nouveau à l'orphelinat Enat Alem: des petits
abandonnés qui arrivent, la visite des médecins, des parents étrangers qui
viennent chercher le bébé qu'ils ont adopté, la journée des vaccins, la journée
des tests du VIH, la journée du bain, la journée « salon de
coiffure».
Il y a
des moments déchirants (voir les gardiennes pleurer quand un bébé part en
adoption), mais aussi des moments heureux (quand un petit fait ses premiers
pas). Il y a aussi des discussions fascinantes à l'heure du midi avec le
personnel, qui vous en apprend plus sur le pays que n'importe quel guide de
voyage. C'est le temps d'apprendre quelque mots d'amharique - la langue
principale de l'Éthiopie -, de manger des injera (le plat traditionnel
éthiopien), de se faire demander si on croit en Dieu, si c'est facile d'émigrer
au Canada. Mais il y a aussi des sujets à éviter, comme tout ce qui touche à
l'homosexualité, le mariage et la laïcité.
Il arrive
par moments que le temps soit long, mais nous sommes libres de quitter
l'orphelinat quand bon nous semble. Il faut aussi s'attendre à ce que les gens
de l'orphelinat nous voient comme des riches donateurs aux
poches sans fond.
Le soir,
nous avons également le choix de souper ou non avec notre famille
d'accueil, mais il faut se rappeler qu'on loge chez des gens, pas à
l'hôtel. Pour ma part, j'allais souvent avant l'heure du repas dans un centre
d'entraînement où il y avait de l'eau chaude. Il faut s'y attendre: un voyage
solidaire n'a rien d'un tout-inclus à Punta Cana. C'est l'occasion
idéale de savourer la lecture à la chandelle, de faire
une sieste ou de jouer avec les enfants de sa famille d'accueil.
Chez
Aster et Molla, il y avait toujours beaucoup d'action et de gens, que ce soit
la jeune aide ménagère et cuisinière, ou les frères et soeurs du couple. J'ai
assisté à plusieurs cérémonies du café, une tradition éthiopienne.
Les
week-ends sont libres. Les employés du bureau éthiopien d'Addis-Abeba aiment
sortir avec les «volontaires». Ils peuvent également guider ceux qui souhaitent
s'envoler dans un autre coin du pays pour un grand week-end à saveur plus
touristique. À tout moment ou pour toute urgence, on peut les joindre.
Régulièrement,
les gens du projet viennent rendre visite aux «volontaires» sur leur lieu
de travail. Ils s'assurent que nous sommes satisfaits de notre projet et
que notre famille d'accueil répond à nos besoins.
Il y a
des moments où l'on se demande bien ce que l'on est venu faire ici et pourquoi
l'on n'est pas sur une plage ou dans une région touristique de l'Europe. Mais
la plupart du temps, le voyage solidaire est une grande expérience personnelle
et culturelle. Or, s'il est facile d'arriver dans un orphelinat ou
dans une famille d'accueil, c'est déchirant de tout quitter des semaines plus
tard. Mais des liens se sont créés pour toujours, et c'est un plaisir de les
maintenir de retour chez soi.
Source :
La Presse, 2011
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